solo
(FR)
Ma pratique recourt à la création d’interfaces et de mises en situation qui sondent les relations sensibles entre le corps, l'espace et l'objet. L’expérience de l’inconfort, du fragile et de l’ambigu instigue mes recherches sur l'apprivoisement de l'environnement social, naturel et bâti. Cette approche, intimement liée aux contextes dans lesquels s’inscrivent mes interventions, génère des activations performatives et des installations qui amalgament textile, objet, photographie, dessin, vidéo et écriture.
Travaillant à partir de la condition d’entre-deux, je m’intéresse à l’effet de la jonction réunissant deux concepts présentant une certaine polarité. Dépendamment du projet, des croisements antinomiques sont soulevés, entre privé / public, confort / inconfort, personnel / interpersonnel, intérieur / extérieur, objectivité / subjectivité, voilé / dévoilé, éveil / sommeil, animé / inanimé.
En contexte de présentation, les dispositifs sculpturaux prennent la forme d’extension du corps (prothèse, membrane) ou de l’espace (superficie, habitacle) et s’activent lors de performances publiques, d’interventions in situ ou de collaborations avec une audience participative. Ces actions engagées par les corps, porter, déployer, attacher, déplacer, animent les objets sculpturaux d’un caractère vivant. Le mouvement s’y révèle comme agent actif de transformations tant sur le plan physique que psychique. Les qualités sensorielles de ces expériences ouvrent ainsi à des potentiels intuitifs et somatiques liés à l’intelligence du geste, d’où émergent le vulnérable, l’empathique et l’affect. Mon travail explore en ce sens, les manifestations sensibles d’un être-ensemble pluriel, circulaire et interconnecté.
La dimension collaborative joue également un rôle crucial à travers l'articulation de ma pratique artistique. Elle favorise l'apprentissage mutuel grâce à l'échange, l'interaction réciproque, et valorise l'intelligence collective comme modèle créatif durable. Cette approche solidaire et de mise en commun, cherche non seulement à décloisonner le mythe de l'artiste solitaire, mais aussi à explorer les potentiels qu'offre la coopération via des démarches réflexives et créatives partagées.
(EN)
My practice revolves around the creation of interfaces and situations that probe the sensitive relationships between body, space and object. The experience of discomfort, fragility and ambiguity informs my research into taming the social, natural and built environment. This approach, which is intimately linked to the contexts where my interventions take place, generates performative activations and installations that combine textiles, objects, photography, drawing, video and writing.
Working from a condition of in-betweenness, my interest lies in the effect of the junction of concepts that are somewhat polarized. Depending on the project, antinomic intersections are raised between private/public, comfort/discomfort, personal/interpersonal, interior/exterior, objectivity/subjectivity, veiled/unveiled, awake/sleep, animate/inanimate.
In their presentation context, the sculptural devices take the form of body extensions (prostheses, membranes) or space extensions (surfaces, compartments) and are activated during public performances, in situ interventions or collaborations with a participatory audience. These bodily actions—wearing, deploying, attaching, moving—give the sculptural objects a living character. Movement is revealed as an active agent of physical and psychological transformation. The sensory qualities of these experiences open up intuitive and somatic potentials linked to the intelligence of gesture from which emerge vulnerability, empathy and affect. In this sense, my work explores the sensitive manifestations of a plural, circular and interconnected togetherness.
The collaborative dimension also plays a crucial role in the articulation of my artistic practice. It fosters mutual learning through exchange and reciprocal interaction, and promotes collective intelligence as a sustainable creative model. This approach, based on solidarity and sharing, seeks not only to break down the myth of the solitary artist, but also to explore the potential offered by cooperation through shared reflective and creative approaches.
(FR)
Le doux soft club est un collectif d’artistes-commissaires rassemblant les pratiques artistiques du duo Pénélope et Chloë, Mariane Stratis et Marion Paquette. Les quatre artistes se sont rencontrés au baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (2012). C’est à travers de nombreux échanges et le désir de voir évoluer leurs pratiques ensemble qu’est né le doux soft club (2017). Animées par un désir de cohésion, elles voient comme essentiel le rapprochement des visions plurielles. Le club est une structure souple qui invite à des collaborations complices pour mieux partager, échanger, s’influencer.
Le collectif se déploie selon une esthétique de la douceur qui met de l’avant des thèmes liés à une réhabilitation du sensible par une pratique de l’attention (care), de la bienveillance et de la résilience. Le doux-soft est envisagé par les artistes d’après une capacité d’émerveillement pour le banal. Cette approche intimement liée avec les contextes dans lesquels elles s’inscrivent mène à dégager une poésie de l’ordinaire. Les projets sondent, conversent et prennent diverses formes de présentations: intervention en extérieur, oeuvre web, livre d’artiste, exposition, performance. En ce sens, le travail performatif permet d’animer les objets sculpturaux dans le but de révéler leurs caractères sensibles et sensoriels. Ces manipulations, documentations et déclinaisons expographiques opèrent certains glissements qui transforment l’expérience du regardeur. En revisitant constamment les potentiels de chaque projet, le club engage une réflexion sur l’aspect polymorphique, vivant et permutable de la production. Au cours du processus une intelligence collective émerge, alimentant les recherches et réalisations : s’inter influencer, voir la force de l’inspirant pour l’inspiré, copier-coller, se lancer la balle, attraper ⇄ relancer.
(EN)
doux soft club is an artistic and curatorial collective reuniting the practices of duo Pénélope et Chloë, Mariane Stratis, and Marion Paquette. The four artists met while completing their B.A.s in visual and media arts at the Université du Québec à Montréal (2012). It is through numerous exchanges and a mutual desire to see their practices evolve together that doux soft club was founded in 2017. Moved by cohesion, they see the regrouping of their plural visions as an essential part of their process. The club is an adaptable structure that invites all members to collaborate in the sharing, exchange and interinfluence of ideas.
The collective is interested in an aesthetics of softness, which brings forward a rehabilitation of the senses through notions of care, empathy, and resilience. Doux-soft is understood by the artists as the capacity to be amazed by the banal. This capacity is closely tied to the contexts through which the works appear, and allow for a poetics of the everyday to emerge in their works. Their projects investigate, dialogue with, and take on a multiplicity of forms: exterior interventions, websites, artist books, exhibitions, and performances. In this way, their performative work allows them to animate the sculptural objects they create, revealing their sensorial and sensuous characters. These manipulations, documentations and exhibitions seek to transform the viewer’s experience through a series of slippages. By constantly revisiting each project’s potential, the club reflects on the polymorphic, lively and permutable aspects of their production. Through their process, a collective intelligence emerges, feeding their research and production: inter-influence, determine how something is influenced, copy and paste, throw a ball around, catch it, and throw it back.
(FR)
demi-mesure assemble les pratiques de clara cousineau et marion paquette. Leur corpus collaboratif s’active par une approche multidisciplinaire combinant sculptures, performances et documentation vidéographique. Le duo explore le potentiel de la «condition d’entre-deux» dans des contextes in situ et par le biais d’objet-sculpturaux activables. Oscillant entre opposition et complémentarité, les œuvres demi-mesure mettent en relief les effets que peuvent produire le croisement de polarités distinctes.
(EN)
demi-mesure brings together the practices of clara cousineau and marion paquette, their collaborative body of work coming to life through a multidisciplinary approach that combines sculpture, performance art and video documentation. Both artists explore the potential of the “in-between condition” within in situ contexts via activatable sculptural objects. Oscillating between opposition and complementarity, these “half-measure” works underscore the effects of various interactions between distinct polarities.